La seconde nuit à bord est considérablement plus agitée que la première. Le bateau passe cette fois dans le Pacifique. À quatre heure du matin nous tanguons et roulons avec force. Je n’aurais jamais cru qu’un si gros bateau puisse tanguer autant sur ce qui me paraît de si petites vagues. Mais en regardant la cote, je vois bien que les vagues qui me paraissent minuscules vues du dessus s’écrasent violemment contre les rochers.
Je suis ravie de ne pas avoir le mal de mer. Nombre de passagers portent de petits patchs derrière les oreilles. Des médecins urgentistes américains avec qui nous partageons notre table (non, Georges Clooney n’est pas sur le bateau) nous ont dit que ces patchs peuvent rendre fou.
Nous descendons à terre pour voir le glacier Pia, un glacier magnifique qui descend jusqu’à la mer et qui ne recule pas (chaque glacier qui ne recule pas me réjouit mais ici, bien qu’on soit conscient du changement climatique et de l’accélération de la fonte des glaciers, on insiste sur le rythme des glaciations et la nécessité pour la terre de traverser ces périodes alternativement chaudes et glaciaires). La ballade est rude qui nous mène en hauteur afin de surplomber la baie, dans laquelle on aperçoit, minuscule notre bateau qui nous attend.
Là encore, une végétation fascinante faites de mousses, de lichens, de champignons, d’algues nous fait un tapis de marche.
A la toute fin de la ballade, le glacier nous fait le cadeau de détacher un énorme pan de glace qui, en tombant, provoque un petit tsunami. A cette échelle, c’est juste beau à voir et fascinant. Les glaçons viennent lécher les rochers et commencent à flotter dans la baie. Je n’ai pas pu filmer la chose, mais Ian qui guettait a réaliser une vidéo visible ici. Je regrette qu’on ne saisisse pas mieux l’échelle, car on a l’impression qu’il ne tombe quasi rien et que la vague est toute petite, ce qui n’est pas le cas.
De retour sur le bateau, nous traversons l’avenue des glaciers qui portent tous des noms de pays. Le romanche, le francia, L’italia, le hollanda se dressent tantôt pour se jeter dans la mer, tantôt en tant que glacier suspendu. La vue est magnifique mais il pleut, je ne prend pas de photo. Je regarde. Et ne me lasse pas.
bon alors je vous envie infiniment pour les paysages, mais le bateau qui tangue « blurp… ;-( »
est-ce qu’on peut faire la même chose sans le bateau ? genre à pied ?
Merci encore pour ces belles photos et le cap Horn forcément ça fait encore rêver!!